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mercredi 10 février 2021

La chine a mis la main sur la production du LIN FRANCAIS

 

Comment le lin français est-il devenu Made In China ?


En découvrant les surprenantes propriétés de cette plante à fleurs bleues, la marque collaborative Atelier Unes pensait avoir trouvé la matière naturelle et durable par excellence. Mais c’était sans compter la mondialisation et la course effrénée aux petits prix. Si la France est le premier producteur de lin au monde, la majorité des textiles tissés n’ont plus de français que l’image. Comment le lin tricolore est-il devenu Made in China ? C’est l’histoire que l’on a décidé de vous conter aujourd’hui. 

Le lin est la matière textile écolo par excellence

Tout est bon dans le lin. D’ailleurs, il porte bien son nom latin Linum Usitatissimum : le lin de tous les usages.

De ses graines riches en oméga 3 à ses fibres isolantes que renferme sa paille, en passant par la beauté de ses fleurs bleues. 

D’autant que d’un point de vue environnemental, la liniculture surpasse – et de loin – ses concurrents tels que le coton :

  • une irrigation très limitée voire inexistante (la pluie lui suffit)
  • aucune utilisation d’engrais ou de pesticides, sa fibre est très résistante
  • la liniculture absorbe 250 000 tonnes de CO₂ par an, en France. C’est un véritable puits à carbone.

Nous sommes le premier producteur de lin au monde (devant la Belgique, les Pays-Bas et le Royaume-Uni). Un lin haut de gamme aux fibres fines et robustes. 

Cerise sur le gâteau, ce n’est pas près de changer puisque la production de lin n’est pas délocalisable.

Puisqu’on est sur notre lancée, saviez-vous également que la production de fibre de lin est écolo ? En fait, elle se déroule en 4 étapes réalisées mécaniquement et sans intrant chimique.

Et nous ne vous avons même pas encore parlé de ses propriétés thermorégulatrices, hypoallergéniques et antibactériennes. 

Non, vraiment, tout est bon dans le lin. 

On pourrait même dire que le lin est LA solution miracle de la mode de demain. La définition même d’une matière écologique. En l’occurrence, c’est un textile très plébiscité par les marques de vêtements responsables, à l’image d’Atelier Unes, Aatise, 1083 ou encore Histon Project. 

Mais il y a comme un hic…

90 % de la production de lin français sont envoyés en Chine

Avez-vous déjà eu la chance d’admirer un grand champ de lin bleu ? Les fleurs de lin éclosent au mois de juin, le temps de quelques heures seulement. 

À la fin du XIXᵉ siècle, il y avait environ un million d’hectares de lin en France. Plusieurs milliers étaient cultivés par les paysans bretons pour l’industrie textile. 

Puis le coton d’Afrique à fait son apparition. Les engrais azotés également. 

Tandis que les plantes à tiges solides proliféraient, les tiges délicates de la fleur de lin, elles, cédaient sous le vent. 

Finalement, ce n’est qu’au début de notre siècle que la liniculture a fait son timide retour. 

Il y a encore 45 ans, une cinquantaine d’ateliers de filature étaient encore implantés dans l’Hexagone. Année après année, chacun d’entre eux a fermé ses portes, balayant le savoir-faire français du territoire national. Aujourd’hui, il ne reste plus que les usines de teillages (là où les fibres de lin sont extraites de la tige).

La faute à la crise de l’industrie textile française survenue dans les années 1980. La faute au coût de la main-d’œuvre. 

Alors depuis, environ 90 % de la production de lin français traversent la planète pour être filés, tissés et confectionnés en Chine ou en Inde. Puis, elle revient quelques mois plus tard sous forme de chemises, T-shirts ou pantalons. 

Outre l’impact écologique évident du transport de la matière première, les industriels étrangers sont bien moins regardants sur la qualité ainsi que la durabilité de leurs produits finis : 

  • utilisation d’énergie sale telle que le charbon
  • application de produits chimiques tels que des colorants (ce qui entraîne un autre problème et pas des moindres, la fibre n’étant alors plus biodégradable)
  • utilisation de fibre de moindre qualité pour un coût de production moindre également.

Conclusion : se fournir en lin 100 % français s’avère être compliqué voire impossible. 

Aberrant, n’est-ce pas ?

La relocalisation de la production de lin en France, doucement mais sûrement

En Europe, les tisserands de lin se comptent sur les doigts d’une main. À vrai dire, on n’en compte que deux pour être exact. La dernière filature française, Safilin, a été relocalisée en Pologne.

Depuis plusieurs saisons, le lin redevient une matière à la mode. Désormais – et pour notre plus grand bonheur – “toutes les grandes marques de prêt-à-porter réclament du lin”, déclare Paul Boyer, directeur de Linportant, société coopérative d’intérêt collectif. 

À vrai dire, il existe bien une filature de lin en France. La seule et unique depuis les années 90. Située à Hirsingue dans le département du Haut-Rhin, il s’agit de l’entreprise textile Emanuel Lang fondée en 1865. Après avoir échappé à la faillite en 2013 grâce à un nouvel acquéreur, elle réinvestit la filature du lin en 2019. 

Malgré tout, 90 % de la production de lin français est toujours filé en Chine.


Aujourd'hui les producteurs français tentent de prendre la main avec quelques coopératives agricoles et industriels. 

Le groupe scolaire de LESDINS par son initiative de semer cette année du lin dans le cadre du programme scolaire.  (Les années précédentes nous avons semé colza, blé, orge, et des légumineuses)

Pour mener à bien ce projet il a fallu remonter la filière, prendre contact avec l' institut technique du lin, se rapprocher des producteurs ainsi que des quelques industriels encore opérationnels. Nous avons  découvert tous les aléas de la filière LIN.  

Nous avons découvert que dans notre département allait s'ouvrir en avril 2021 une usine à LAON sur une surface de 8 hectares capable de travailler le lin .Nous sommes en contact  avec monsieur Edouard DECOCK directeur de cette nouvelle usine. Ce dernier a trouvé notre initiative intéressante. Peut-être qu'u voyage scolaire pourra s'organiser courant 2022.                                           

  Le Lin français recrute pour l’ ouverture de son usine à Laon MIS EN LIGNE LE 22/10/2020 À 16:00  LUCIE LEFEBVRE Il reste une dizaine de postes à pourvoir au sein de l’usine de teillage de lin dont la construction, sur la zone du Griffon, est presque terminée. La mise en service prévue en janvier ou février. La construction du bâtiment est terminée, reste à monter les chaînes de production. - Jean-Marie Champagne

Les volontaires suivent un contrat de professionnalisation pendant six mois dans l’usine de Dunkerque Pour son site laonnois, qui devrait être opérationnel en début d’année, l’entrepreneur a besoin d’une vingtaine de salariés. Huit personnes sont sur le point de terminer leur contrat de professionnalisation dans l’usine du Nord, deux autres viennent de l’entamer.


      La construction de l’usine, sur le pôle du Griffon, est terminée. Reste maintenant à assembler les lignes de production. - Archives Samuel Pargneaux « Nous recherchons encore une dizaine de personnes », annonce Edouard Decock pour qui recruter localement était une évidence. « Quand on s’implante sur un territoire, c’est pour participer à la vie économique locale, je ne me voyais pas faire venir des gens de l’usine de Dunkerque. » Un choix qui n’est pas sans contraintes : il n’existe pas d’école, pas de formation pour apprendre le métier de teilleur de lin. Edouard Decock accueille donc les volontaires dans l’usine-mère dans le cadre d’un contrat de professionnalisation d’une durée de six mois. Pourquoi s’implanter dans l’Aisne La famille Decock n’arrive pas dans le département en terre inconnue puisqu’elle travaille avec les producteurs de lin axonais depuis 35 ans. « Nous ne possédons pas de terres agricoles, nous sommes en lien avec des exploitants du Nord, du Pas-de-Calais, de Seine-Maritime et de l’Aisne pour un volume total de 5 000 hectares. L’Aisne représente un quart de nos surfaces », indique Edouard Decock qui prendra la direction de l’usine laonnoise  

                                                                  

« Cette nouvelle implantation nous permettra d’être plus proches de ces zones de production, d’autant que la culture de lin se développe beaucoup dans l’Aisne. » Il évoque par ailleurs la diminution des coûts et de l’empreinte carbone dans la mesure où avoir une usine de teillage sur place limitera le transport des récoltes par camions. « Nous avons aussi l’envie de créer des emplois dans une zone rurale tout en s’inscrivant dans la durée pour le développement économique local », assure l’entrepreneur. « Aucun diplôme n’est exigé, juste de la motivation. Il y a un premier entretien dans nos locaux, puis un second dans l’usine Decock. Ensuite, une semaine d’immersion permet de se rendre compte de toutes les facettes du métier. Alors, les volontaires entament leur formation. La démarche de la famille Decock colle parfaitement à notre souhait d’orienter les demandeurs d’emploi vers des métiers qui recrutent et de les former afin qu’ils obtiennent un emploi durable », détaille Youssef Elgrimat, directeur du Pôle emploi de Laon. Constituer une deuxième équipe rapidement Les premiers à avoir sauté le pas assureront le lancement de l’usine laonnoise en début d’année. « Nous aimerions constituer une deuxième équipe opérationnelle d’ici mai/juin, de manière à ce que tout le monde soit sur le pont pour la récolte », indique Edouard Decock.