L'histoire de Lesdins contée par deux passionnés
CAROLINE Olive est Anglaise. Elle passe avec sa famille une dizaine de jours de vacances dans la région. Elle se souviendra, sans aucun doute, de cette visite de Lesdins, commune de l'agglomération saint-quentinoise. « Ce n'est pas du tourisme typique, c'est très local », explique-t-elle, assise dans le salon des propriétaires du château de Lesdins.
Georges Lefaivre, descendant de la famille Chauvenet par sa mère, et son épouse ont ouvert en toute simplicité leur maison aux membres du groupe participant à la visite organisée par l'office de tourisme.
Le propriétaire des lieux a racheté la maison de ses ancêtres à l'état d'abandon voici vingt-cinq ans et, depuis, pièce après pièce, le couple rénove. « Ce que je vous fais visiter, ce n'est pas le château, car en lui-même il n'a rien d'extraordinaire. Je vous raconte le terroir, l'histoire de ma famille », confie-t-il aux visiteurs, s'improvisant pour l'occasion guide conférencier.
Il retrace l'histoire du site et évoque au final le souvenir de son grand-père retenu dans la maison durant l'occupation par les Allemands.
Sur les traces de Napoléon…
Avant d'être accueillis au château, les visiteurs, curieux de connaître les lieux et les gens de la région, avaient eu pour guide une personnalité. Aux hôtes installés autour de la table du conseil, Alain Richet, ancien maire, explique qu'il est né dans une ferme, juste en face.
Cet homme passionné conte avec moult anecdotes l'histoire d'une commune qui a su garder « son caractère rural et campagnard ». Lui aussi s'est improvisé guide, menant les promeneurs d'un monument à l'autre.
Il fait visiter l'église « rénovée de fond en comble » avec fierté et bonheur. Son épouse a emporté l'album photo qui retrace le déroulé des travaux. Il explique comment ont été financés les vitraux sur les côtés qui font allusion aux travaux des champs. Autrefois, Lesdins organisait une fête de la moisson.
Le four à pain du village a une histoire. Alain Richet était revenu une année de ses vacances avec cette idée de construire un four à pain. Alors maire, il soumet l'idée au conseil municipal qui le suit. Ainsi est née la fête du pain…
Au monument dédié aux mariniers, petit rappel historique du canal de Saint-Quentin et des projets successifs. Bonaparte relance le projet en 1801 selon l'idée de l'ingénieur Devic. La place aujourd'hui porte son nom. L'ancien maire évoque le passage de Napoléon avec Marie-Louise dans le souterrain du Tronquoy et la reconstitution historique qui a été organisée alors qu'il était maire.
Les visiteurs n'ont que la rue à traverser pour observer la mosaïque de la Vierge à l'enfant réalisée par un habitant, Renato Pozzobon. Il a également réalisé une tête de Christ pour l'église.
À quelques pas de là, Alain Richet s'enflamme quand il évoque ce nouveau projet : une crèche en extérieur. La voûte est en cours de construction, les personnages en plâtre ont déjà été réalisés. L'étoile du berger guidera les visiteurs dans la cour de la maison des associations, où ils découvriront le spectacle dès 15 heures.
Graziella Basile