Hervé RICHET, natif de Lesdins, lecteur assidu du blog de lesdins infos, souhaite donner son avis sur le conflit qu'occasionne les lapins de garenne. Les colonnes lui sont ouvertes et c'est avec beaucoup d'humour qu' il aborde le sujet.
En découvrant le blog et étant natif du village, je me suis intéressé à l'histoire des lapins : pas grand chose n’a changé. Au début du siècle passé, les cultures étaient ravagées par un autre nuisible la TAUPE. Taupier était un métier reconnu. Les herbagers, les agriculteurs, et même les particuliers en appelaient à leurs services pour se débarrasser de ces indésirables. Le piégeur était payé à la pièce et pouvait garder la peau qui lui procurait un revenu supplémentaire. Il n'y a plus que les parcs et les châteaux qui font appel aux services de ces rares spécialistes. L' agriculture s'est modernisée et a su grâce à la mécanisation et quelques produits bien adaptés bouter en parti ces petits nuisibles.
Aujourd'hui un autre ravageur souterrain fait parler de lui : “le lapin de garenne”, c'est un costaud, un champion du terrassement, un reproducteur prolifique !!! Il fait parler de lui sur les terres de mon enfance : Lesdins. Au siècle précédent, ce sont les gardes chasses des grandes propriétés qui avaient la gestion du cheptel des oryctolagus de la famille des léporidés, des petits bois, des talus étaient même aménagés en garenne (nom donné à ces lieux). La concurrence était rude entre garde chasses et braconniers (ils n'utilisaient que des pièges et des collets).
Chaque village avait son champion. A Lesdins le roi des “bracos” c'était Dassonville dit Gazon, plusieurs fois incarcéré pour braconnage à “l'hôtel des quatre boules”, prison de St Quentin à l'époque. A la longue, Gazon s'était fait des amis au tribunal de grande instance, l'anecdote a laissé en mémoire pour les anciens lesdinois que les juges, greffiers et accesseurs ont dégusté ces fameux lapins de GAZON. Dans les années 50, on tenta d'éliminer l'espèce des léporidés par le virus de la myxomatose, les coriaces survécurent !!!
Les garennes n'ayant plus de valeur marchande, alors que des tonnes de lapins allaient sur les grands marchés de Paris, de St Quentin et de bien d'autres villes. Vous pouvez, sur des livres de recettes, trouver des dizaines de recettes pour cuisiner le lapin de garenne. Il faut savoir qu'au début du siècle dernier les chevaux représentaient la traction animale, les vaches était élevées pour le lait et les fromages, ce qui fait que sur l'étal du boucher les lapins de Lesdins occupaient une bonne place !!!!! A l'époque point de problème de traçabilité ni de commerce international sur les viandes.
Publié par : Hervé Richet